J’y suis allé de mon plein gré, au final c’est moi
seul qui aura choisi,
Faisant fi des mises en garde, décidé de courir le
marathon de Paris.
Et là, en plein dedans, jusqu’au cou, en ce moment,
j’y suis.
Veni vidi vici ?
M’man avait poussé de hauts
cris : « A ton âge, une
folie, tu veux que je te renie ? » Elle est comme ça, mère poule, j’ai 50 ans, elle n’a pas encore
admis que j’avais grandi.
M’man, Tata et Tonton,
m’ont avec insistance sur les risques de mon inconscience averti. Sur tous les
tons me l’ont (on y reviendra tout en
bas) dit et redit en apprenant mon
pari, tapant du pied et hochant le chef en cadence :
" Tu verras, tu
vas en baver, la foule au marathon de Paris
c’est encore pire que
la ruée pour les soldes aux Galeries."
– M’man,
elle, elle est plus Galeries que Printemps
Et moi plus
Nike qu’Adidas pour les godasses ; à chacun son hobby.
Non mais ! ils avaient raison mes conseilleurs, voyez tout autour ce monde.
Combien peuvent-ils être
devant à faire suer le maillot ? A vue de nez, des milliers.
Et moi je me retrouve à
l’arrière, parce que je ne peux pas mieux faire, j’y vais pépère.
La mariée ne doit pas être
bien loin devant, il faut le reconnaître, je suis à la traîne. Heureusement,
avec ma casquette, j’échappe au ridicule
Je peux dire que j’ai eu du
nez de ne pas choisir le haut-de-forme.
Vu mon état et un probable résultat assez moche
M’eut mieux convenu le chapeau-cloche !
Sûr qu’à l’arrivée, ils sont légion à me coiffer sur
le poteau.
Comme disait Petit Gibus : « Si j’aurais su, j’aurais pas v’nu ».
Quant à de Coubertin, je le retiens avec son « L’essentiel est de participer. »
Sur la ligne, inutile de me
complimenter et me gratifier d’un sympathique : « Chapeau ! »
Je ne suis qu’un modeste
anonyme qui fait la distance au petit trot, un sombre héros.
Pas de quoi, je l’avoue, avouez-le, avoir le melon.