2016-12-26

T735 - Aa



Le Créateur
(C majuscule, levez les yeux et suivez mon regard),
divin consciencieux ouvrier -  l’exemple ne doit-il pas venir de haut ? – pendant de longues heures le sol hostile creusa et piocha, jusqu’à boucler le parcours sinueux du modeste fleuve côtier dont amoureusement il avait fait le lit, comme dans l‘ancien temps aurait officié un stylé et efficace valet de chambre.

Les anges émerveillés et coutumiers courtisans dans leurs musettes harmonieusement s’époumonèrent, de leurs célestes et immaculées plumes ils l’enveloppèrent d’un battement bienvenu et judicieux courant d’air rafraîchissant.

Hosanna !

Le laborieux et point tire-au-flanc Tout-Puissant (marque déposée) s’essuya le front et déclara :
« Pour ce coup d’essai fluvial, j’en termine avec cet aqueux cours,
Un cours court qui terminera sa course,  Je l’ai ainsi décidé, en  ce beau pays qui deviendra plus tard, Je l’ai encore décidé ainsi, la doulce France. »
A la grande satisfaction de futurs cruciverbistes ravis de remplir deux cases avec deux voyelles. 


« Pour des débuts après tout et après Moi, glorieux certes mais néophyte qui n’en es qu’aux prémices de la Création, Je ne suis pas mécontent. Puisqu’il s’agit d’une première, qu’à cette eau courante, il faut donner un nom, ce sera Aa. »

En aparté : Cela peut surprendre, à l’exception des sceptiques, nombreux, car l’alphabet n’avait pas encore été inventé.
De là à déclarer que l’Important se mélangeait les pinceaux, mécréants, n’exagérez pas. Un légitime petit coup de fatigue.


Aa.
Aa, tout simplement -  difficile de faire moins !
Cela lui revient de droit. Ca ne se discute pas.

« Aa. Aa. Ah ! Ah ! »
Dit-il en s’esclaffant dans son abondante blanche barbe.

« Enchaîner sur le champ, que nul parmi vous, misérables, n’ose me le suggérer.
La suite du chantier. Ah ! Ah ! Ah !
Ab, me dîtes-vous ? Non, c’est décidé, place au repos, je m’arrête là.
Je suis vraiment trop las, épuisé d’avoir creusé à tour de bras à deux doigts du tour de rein (petite leçon d’anatomie au passage, son côté pédagogue).

C’est décidé. Pour Ab, que je ne sais encore où caser, on verra plus tard, je vais au plumard.
Pour l’instant, c’est Ac. »

Et Il passa à autre chose.
Chef de chantier surmené doit être pardonné.
D’où en notre vaste monde, certaines incohérences que vous n’aurez pas manqué de constater.
A moins que...

*** fin ***

2016-12-19

T734 - la corneille et la mer.

« Rien ne la contentait,
Rien n’était comme il faut ». J de la Fontaine.



Ô ! France éternelle, médaille d’or catégorie râleurs et râleuses
Jamais contents, jamais heureuses.



Face à la mer, une corneille (française) se lamentait amèrement
De sa condition, aussi peu enviable, proclamait-elle, que celle du Juif errant.
Éternelle insatisfaite, face à l’immensité, elle criait sa détresse :
Celle d’être une mal-aimée, l’image parfaite de la scélératesse.

« Voyez Mère nourricière comme on me traite, nul ne m’aime, tous me rejettent
Pourquoi le Fabricateur m’a-t-il créée aux premiers jours si sinistrement noire
Alors qu’il y a de par le vaste monde tant d’emplumés immaculés ou irisés ?
J’inspire la peur à tout un chacun d’être aussi noire que le désespoir.

Pourquoi Dame Nature ne m’a-t-elle pas permis de joliment chanter
Nulle note ne s’échappe harmonieusement de mon gosier,
Je suis juste bonne à vilainement criailler, atrocement piailler,
A grincer telle une roue de brouette mal graissée


Bien sûr je commets quelques méfaits et répréhensibles larcins
Je chaparde, fouille les poubelles, ici et là croque quelques oisillons
Fais moult dégâts, mais diable ! ma survie est à ce prix-là
Il faut bien subsiter, alors est-ce ma faute à moi ? »

Grand sage, la mer l’écouta et sentencieusement déclara :
« Qu’importe ta couleur, qu’importe ton chant,
Parmi nous, il en faut pour tous les goûts, accepte-toi
Respecte-toi, respecte les autres, on te respectera
Ainsi on t’acceptera, t’ouvrira les bras, te tolérera. »

Sur ce bienveillant conseil, la mer déclencha un mouvement de grève
Et au loin se retira.

2016-12-12

T733 - Le lapin malin.


De lapin, point, pas un, aucun.
Point, point, point.
Au grand désespoir du chasseur et de son chien.

Mais où sont-ils, où est-il ?
Point d’interrogation.
Rien, pas la queue d’un. Rien.
Point d’exclamation.



Lapin malin les a entendus venir de loin
Ses oreilles ont fait merveille
A l’abri dans son gîte, Jeannot point ne s’agite.
Hilare, il se marre, goguenard
En observant penauds l’homme et le clébard.

Ce soir, des carottes au menu du chasseur féroce
Et toutou bredouille et queue basse sera privé d’os.
Quant à lui le véloce, pas du tout crétin, qui rigole dans son coin,
Pour son dîner, de serpolet et romarin il fera somptueux festin
Avant de rendre courtoise visite à sa coquine copine Lapine.

Morale de l’histoire :
On peut avoir de grandes oreilles
Sans pour autant être un âne.

2016-12-05

T732 - Le paon débouté.


Cette histoire m’a été narrée, un soir de veillée, devant la cheminée, par un vieux dindon y réchauffant ses membres gourds.

Glou glou glou.

Il m’a raconté que…

Dans la basse-cour, à glotte déployée, on allait gloussant et ricanant :
le paon était à son grand désagrément la risée de la pépiante gent picorant,
alors qu’il prétendait faire sur la basse-cour la pluie et le beau temps !




Les volatiles railleurs du poulailler entre eux de cancaner et caqueter :
« Ah ! pour parader, tu n’es pas le dernier, serais plutôt le premier.
De tes plumes en éventail, devant nous tu fais large étalage
pour séduire les poulettes qui de copuler te paraissent en convenable âge.
Paon arrogant, tu n’es pas notre parent, au nom du sang, tu feras tintin.
Notre coq, maître des lieux veille au grain, il saura modérer ton entrain. »

Cocorico cocorico.

Pauvre dépité paon. Son vert est plein mais sa tête vide.
En vérité, le brailleur n’a pas grand chose dans le ciboulot,
un genre de trou dans la caboche tout en haut
complété par un autre intime et disgracieux au bas du dos.

Léon léon léon.

« Quand tu fais le beau, tout de go, derrière apparait ton trou.
Le genre de m’as-tu vu qui au petit peuple montre son royal cul, 
Plutôt un pitre qu’une affriolante réplique de Brad Pitt, rien de plus. »

Cot cot cot.

Qu’on se le dise :
Ce qui est vrai pour le paon l’est tout autant pour la majorité des créatures,
la belle allure ne suffit pas pour conclure.

Donc
Paon remonta son pantalon
et tourna les talons.

Pan dans les dents !


*** fin ***

2016-11-28

T731 - Quand le ciel oblige.

T731 - Quand le ciel oblige.

La procession

Dans l’enthousiasme et l’épectase* la procession allait bon train
Chacun entonnait les psaumes avec un bel entrain.
C’était une petite troupe de pieuses jouvencelles
Qui se rendait en pèlerinage à Compostelle.

Hosanna hosanna alléluia alléluia

Il y avait Michèle, Isabelle, Joëlle, Gaëlle, Noëlle, Murielle
Tout plein de prénoms en « elle »
En ribambelle, si jeunes, si belles,
Chaussées de robustes semelles

Soudain le ciel, leur allié pourtant, se couvrit, devint gris.

« Contre les intempéries, camarades , nous devons faire front uni
- déclara rassurante la meneuse -
Quand il sera temps, nous nous abriterons sous nos parapluies
Tous ensemble, toutes ensemble.
Face aux possibles précipitations,
Du calme, pas de précipitation. »

C’était sans compter sur un maléfique sort.

Satan, le Diable en personne, point enchanté de leur démarche,
posa ses doigts griffus sur l’épaule de chacun
Pour le détourner du droit chemin.

Toutes se réfugièrent illico sous les pépins.



L’appui du Malin arrêta le pèlerin.


* autrement convenables que celles émotionnelles et ascensionnelles des feus président Faure et cardinal Daniélou



2016-11-21

T730 - Question de permis.



Ni moulant collant ni léger tutu, en tenue guère réglementaire,
Sur une chorégraphie à sa manière, un chat en minaudant
Jouait les petits rats de l'Opéra sur une scène peu ordinaire :
Le toit et le capot de la voiture d'un certain monsieur Durand.*

Les sourcilleux automobilistes n'apprécient guère
Qui batifole sur et dans la bagnole qui leur est chère.
Pour l'insouciant danseur amateur, le coup de balai,
Inévitablement et dans pas longtemps, se profilait

En attendant que le chat soit puni au balai de riz
En cadence, joyeuses, dansent les souris !

* par sécurité (et pour les besoins de la rime, si pauvre soit-elle) les noms ont été changés.


2016-11-14

T729 - Le seau.



 Le seau n'en pouvait plus,
sa vie à l’entendre et écouter était fichue.

Dès la corde passée au cou
il avait ressenti comme un sérieux coup de mou.


Depuis quelque temps il touchait régulièrement le fond
et ce n'est jamais bon.



De là à pleurer comme une fontaine,
voilà une toute autre rengaine

Alors il fut décidé de déplacer l'inconsolable
vers le plus proche bac à sable,
la compagnie des enfants étant soi-disant
un efficace remontant
- sauf quand poussent les dents, naturellement !

2016-11-07

T728 - La grenouille de l'agora.


Ce qui suit est un genre de conte à l’envers. En prose et non en vers.
Qu’aux enfants on ne racontera pas.

Jadis, dans nos livres d’histoires, la fée changeait les crapauds et les grenouilles en Princes Charmants et en Princesses. La belle époque du recyclage !
Oui, mais c’était autrefois, il y a bien longtemps, quand régnaient encore les rois. Et que les fées ne craignaient pas de mouiller la chemise.

Dans le récit qui va suivre – très prochainement, je rassure les impatients – la fée qui n’est pas une sorcière (un peu quand même) n’est pas bonne, du tout. Elle refuse la concurrence, nulle ne doit être plus belle qu’elle ; un très vilain caractère, jalouse et colérique. Personne n’aurait eu idée, même en ces temps reculés où on ne s’embarrassait pas de préjugés, de l’embrasser sur la bouche ou la serrer tendrement dans ses bras. La dite fée ne l’aurait ni admis ni permis. Ni bisou, ni bibi, nenni.
Avec sagesse et par prudence – le fameux principe de précaution - on l’évitait.

Pour faciliter la suite, cette maléfique, nommons-la : Fée-Pas-De-Quartier. Et par commodité, afin de gagner un temps qui à tous est précieux : FPDQ. Comme plus tard, DSK et NKM. CQFD.

Un jour, FPDQ (voir plus haut) se baladant dans les bois, croisa une ravissante créature (naturellement il s’agissait d’une jeune femme de haut rang, une princesse en recherche de fraises des bois) si belle qu’aussitôt elle tempêta devant tant d’impertinence en sa présence :
« C’est me faire grave affront et bien grand tort ! » s’exclama-t-elle, furibarde.

Sa baguette pliante ou coulissante – on ne le sait pas exactement - de chez Bricorama, déplia et dégaina. Et la juvénile innocente beauté profondément dans sa chair toucha. Dans le bois et sur le champ, elle décida de changer la jeunette en une laide bestiole. Crapaud ou grenouille. Oust, vers les étangs et les mares.

Le crapaud convenant mieux à un prince, elle opta pour la grenouille.

Las, FPDQ (toujours elle) avait oublié sur un coin de cheminée son manuel de sorcellerie. N’ayant pas de modèle à consulter, elle œuvra de mémoire, qu’elle n’avait plus excellente, et n’étant pas émérite artiste, donna maladroitement dans l’à-peu-près. 

« Ouille ouille ouille, cette bouille qui flanque la trouille !
Ça une grenouille ? Non, une citrouille... Ma pauvre mère ne reconnaîtra jamais son enfant qui si innocemment filait la quenouille. »
Et de fermer les yeux et s’immobiliser à jamais, pétrifiée, là où le mauvais sort l’avait jetée, en place publique pour toujours. Statufiée.

A Avalon, tout un chacun peut juger du peu flatteur résultat.




Les passants, adultes, militaires ou pas, enfants de troupe ou pas, traditionnellement lui rendent visite. Avec tendresse mais sans toujours tenir compte de son rang et de sa dignité - la république a fait grand tort à la noblesse.
Irrespectueusement on la coiffe de chapeaux plus ou moins rigolos, l’affuble de lunettes ou autres accoutrements excentriques.
Ultime outrage : les caresses polissonnes, prétexte à la polir et lustrer, de manants aux mains fouineuses sur les nobles fesses de princesse, une pudique qui de son vivant fuyait les pince-fesses. Sacrilège !
Diana, car la princesse se prénommait Diana, vraiment ne méritait pas cette piteuse fin avec tous ces zouaves indélicats qui cherchent activement son tunnel.

Moralité en forme d’avertissement :
Lecteur si vous connaissez une princesse, avertissez-la du danger qu’il y a de cueillir des fraises dans les bois.
Si elle est jeune et jolie.
Pour les plus vieilles, ce sera selon votre choix.


2016-10-31

T727 - La perplexité de l’escargot.



(texte sans queue ni tête)*



Escargot qui bave au sol et y colle
Jamais de terre vers les airs ne décolle
Et franchement ça le désole.

Qu’il se console !
On apprend à l’école que seul le benêt vole
Ce qui ne lui vaut pas auréole.

Contradiction :

Oui mais si lui le con volant partage…
Question cruciale : l’escargot peut-il se joindre à l’équipage ? 

*écrit en quatrième vitesse, sensiblement plus rapide que celle de notre héros gastéropode.


2016-10-24

T726 - Le râteau d'un trop insistant vélo.


Avertissement : Jean de La Fontaine fit dialoguer des pots
Pourquoi n’en ferais-je pas de même avec des vélos ?

Un vieux marcheur, un dragueur, un collant.
Depuis la gare du Nord, lui collait au garde-boue,
Le regard rivé aux tressaillements d’une belle selle.

Chacun sur sa monture progressait à bonne allure.
Elle – une demoiselle -  roulait, derrière – de l’autre sexe - roulait.
Elle accélérait, il suivait.



Elle s’arrêta, il s’arrêta. Se gara, se gara.
Excédée, elle l’apostropha :

« Allez-vous me lâcher la croupe et la  grappe, grigou à deux roues
Caribou ! Je vous demande instamment de rester dans les clous.
Vous pouvez bien jouer les jolis coeurs, je n’en pince pas pour vous.
Inutile de me faire du plat, vous perdez à la fois votre temps et les pédales !
Oust, on détale. Je ne suis pas du genre de celle que Jacques Tati tâtât. »

Pour le tancé ainsi repoussé, ce ne fut pas « Jour de fête » !
Afin de se consoler, comme le facteur pour sa tournée,
ne lui restait plus qu’à prendre une bonne musette.

2016-10-17

T725 - Le pigeon et la fillette à la fontaine.

725 - Le pigeon et la fillette à la fontaine.

Un pigeon, l’oeil rond, curieux de tout comme le sont tous les pigeons
- à l’exception notoire de ceux qui ont franchement la tête en l’air -
observait avec étonnement une fillette qui à une fontaine se désaltérait *
Veillant à ne pas mouiller exagérément sa belle robe et les petits souliers



« En voilà des manières ridicules chez ces humains parisiens
qui se targuent d’être malins et se moquent souvent des citadins colombins.
- J’admets qu’avancer en donnant des coups de cou accompagnés de croucrous peut prêter à moqueries mais que faire ? Dame Nature nous fit ainsi. -
Si j’ai soif, je trempe mon bec dans une flaque d’eau, sans faire de chichis.
Pour satisfaire aux besoins, un bec et deux pattes me suffisent bien !
Hop ! Le tour est joué. Foin des éclaboussures.
Hop hop ! direct dans la glotte la flotte... »

Mes chers compatriotes, faisons une chaleureuse ovation à ce philosophe pigeon :
Enfin un Français - Parisien de surcroit - point ronchon, satisfait de sa modeste constitution !
Content de ce qu’il est, tout simplement.

Sous un arc de triomphe élevé en son honneur nous allumerons moult lampes Pigeon.

*Modestement, à ma façon, je grille la politesse à l’autre fontaine, le Jean de Château-Thierry, qui sur le sujet relaté ici rien ne fit.

2016-10-10

T724 - Messieurs, méfiez-vous des sauterelles.





Il était une fois – les histoires commencent souvent comme cela –
Une grande sauterelle primesautière
A juste titre réputée sauteuse de barrière.
Elle traînait devant et derrière elle une fâcheuse réputation :
« Mimi Pattes-en-l’Air » tel était son aimable surnom
En raison de ses nombreuses publiques copulations.

Qui dans frondaisons ne s’était avec elle un jour envoyé en l’air ?
La pratique de l’amour pour cette demoiselle n’avait aucun mystère.
Elle possédait la technique, invitant les messieurs à d’acrobatiques positions

Tête en l’air, fougueux, les ardents et vigoureux mâles en rut
Transportés avec zèle au septième ciel pour la grande culbute
Trop souvent en oubliaient leur dignité tout comme leur parachute.

Tout feu cardinal Daniélou en absolue expectase,
plus dure était la chute, l’acte de chair consommé,
On les retrouvait à terre ailes brisées, trains affaissés,
Sexe piteusement en berne, pantalon baissé, élan brisé.

L’amour fait monter haut tout chaud
Et retomber bien bas tout froid.
Messieurs au sang chaud
Veillez à garder votre sang-froid.


2016-10-03

T723 - Un désamour très peu glamour.


Pan Pan, le paon, coq du village, petite tête mais grande queue
Fort vaniteux, en sa basse-cour, paradait à toute heure à qui mieux-mieux
Auprès de ses admiratrices,  c’était carrément « Pan dans les yeux » !


Avec Sandra, une grue cendrée de passage, il se mit un jour en ménage
Confusion de plumage. Fâcheux choix ! Absolu dérapage !

Ne dura pas l’amour fou.
Alors qu’il faisait pour sa belle la roue
La grue le lâcha dans une mare de boue
Où il s’enlisa fâcheusement presque jusqu’au cou.


La queue désormais empesée de sèche gadoue
Finie à jamais la roue libre, le voilà en panne, peu ou prou.

Portant son choix sur une paonne
Il ne serait sottement tombé dans le panneau.
Précisions utiles : « paonne »  doit se prononcer panne et les petits paonneaux « panneaux »
(Sinon, cela ne rime à rien !)

Morale de cette histoire :
Beau Paon qui fait le fier doit veiller à surveiller ses arrières
Tout en gardant propre son derrière.

2016-09-26

T722 - Sur le trottoir.




Tête baissée, sans un regard pour les petites reines qui sur le trottoir
Broyaient du noir en faisant le pied de grue dans la rue certain soir
Véritable courant d’air, en silence, il passait, enveloppé de mystère
Tout de blanc vêtu, l’allure fière sur sa bicyclette, marque Lucifer.

Sous les pavés, la plage
Sur le macadam, le chômage ?

« Mais il se prend pour qui ce snob en tenue de gala ? »
s’interrogèrent-elles tout bas, babas.

Le genre fantôme de l’Opéra qui se hâte d’aller rejoindre les petits rats
Pour reluquer aux barres leur lever la jambe et leurs grands écarts.
On comprend l’empressement, pas question de mettre les mains aux cocottes.

A n’avoir pu l’appâter, elles s’étaient résignées :
Ce n’est pas avec ce genre de coco que ces dames passeraient la soirée.