2016-06-27

T717 - Sur les chapeaux de route.



J’y suis allé de mon plein gré, au final c’est moi seul qui aura choisi,

Faisant fi des mises en garde, décidé de courir le marathon de Paris.

Et là, en plein dedans, jusqu’au cou, en ce moment, j’y suis.

Veni vidi vici ?

 
M’man avait poussé de hauts cris : « A ton âge, une folie, tu veux que je te renie ? » Elle est comme ça, mère poule, j’ai 50 ans, elle n’a pas encore admis que j’avais grandi.

M’man, Tata et Tonton, m’ont avec insistance sur les risques de mon inconscience averti. Sur tous les tons me l’ont (on y reviendra tout en bas) dit et redit en apprenant mon pari, tapant du pied et hochant le chef en cadence :

" Tu verras, tu vas en baver, la foule au marathon de Paris

c’est encore pire que la ruée pour les soldes aux Galeries."

– M’man, elle, elle est plus Galeries que Printemps

Et moi plus Nike qu’Adidas pour les godasses ; à chacun son hobby.

 

Non mais ! ils avaient raison mes conseilleurs, voyez tout autour ce monde.

Combien peuvent-ils être devant à faire suer le maillot ? A vue de nez, des milliers.

Et moi je me retrouve à l’arrière, parce que je ne peux pas mieux faire, j’y vais pépère.

La mariée ne doit pas être bien loin devant, il faut le reconnaître, je suis à la traîne. Heureusement, avec ma casquette, j’échappe au ridicule

Je peux dire que j’ai eu du nez de ne pas choisir le haut-de-forme.

 
Vu mon état et un probable résultat assez moche

M’eut mieux convenu le chapeau-cloche !

 
Sûr qu’à l’arrivée, ils sont légion à me coiffer sur le poteau.

Comme disait Petit Gibus : « Si j’aurais su, j’aurais pas v’nu ».

Quant à de Coubertin, je le retiens avec son « L’essentiel est de participer. »

 
Sur la ligne, inutile de me complimenter et me gratifier d’un sympathique : « Chapeau ! »

Je ne suis qu’un modeste anonyme qui fait la distance au petit trot, un sombre héros.

 

Pas de quoi, je l’avoue, avouez-le, avoir le melon.

 

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