Deux pigeons s’aimaient d’amour
tendre :
L’un d’eux s’ennuyant au logis, fut assez fou pour
entreprendre
Un voyage en lointain pays.
Mais il s‘agit là d’une
autre histoire
Tout autant que celle du corbeau et du renard
Et puisque nous en sommes
au renard et que nous prenons du retard
Nom d’un pétard, je vous
narre dare-dare l’aventure du jars.
Pour le confort du récit,
appelons-le Jars Tel.
(aucune parenté avec le
bien connu Suisse Guillaume)
Tel, comme la plupart de vous
et nous, vivait en couple
Mais sans joie avec une oie
guère accommodante
Pour lui ce n’était pas
toujours dimanche.
Un jour, un certain jour,
le jars prit les jambes à son cou (une
image)
et gagna discrètement une
auberge dans les bois
afin de se changer les
idées avec de charmantes filles dites de joie
- il avait trouvé
l’adresse sur internet -
Ces dames et demoiselles, dirigées de main de maître
par la Mère Maquerelle
à lui faire avaler fillette sur fillette, eurent belle
de vite lui faire perdre la tête
tout en vidant, en aguerries professionnelles, à la
fois bourses et escarcelle .
Puis sans aucune façon,
ouste, le flanquèrent hors.
Au réveil, la magnifique
gueule de bois !
Jars Tel en bois !
Bien plus que
décoiffé : écorcé, écorché, décapité, étêté après avoir été !
Comment devait-il à sa
sévère commère la situation expliquer ?
En piteuse condition,
honteux de son escapade,
Comment aurait-il pu
regagner dignement le logis ?
Madame, le trouvant en cet
état, raboté de frais, lui ferait sa fête et la tête.
Sans illusion sur son
sort marital, il lui fallait d’urgence envisager la reconversion
Son immédiat recours
était indéniablement du côté des avisés dieux
Ceux qui savent si
bien se pencher sur le triste sort des gueux ?
Il s’adressa à celui
des Jars et Oies qui sur le problème se pencha,
examina recto et
verso, de bas en haut. Et se prononça :
« Pour toi, je
vois… je vois… tu es de bois. Premier constat. Soit…
C’est un cas fort
délicat que tu me soumets là, que faire pour toi ?
Tel que tu es désormais,
petit banc ne convient pas, tu es trop grand,
Tabouret de bar ?
Guéridon ? pas assez larges pour accueillir un quelconque séant, n’y
songeons pas. Un acte contraire au respect des fondements et douloureusement
inconfortable (tu es jars pas pal !)
Et quand je vois ton
pied bancal, il n’est pas question que tu passes à table !
Je vois… Je vois…
(bruits de fond au pas de l’oie)… je vois
- le Dieu des Jars et Oies
on en convient était en total désarroi. -
Peut-être qu’avec une
bougie posée en haut de ce qui te reste de cou,
On pourra te trouver une
petite place au rayon lampes rustiques chez Habitat ?
J’en parlerai à
Montebourg. Même made in France, c’est loin d’être gagné…»
Conclusion.
Qu’on chausse
brodequins, mocassins ou escarpins,
Il est hasardeux de
quitter le droit chemin
On se retrouve au bout
du compte souvent dans le pétrin bien chagrins,
tel Tel.
***
fin ***