Il était une
fois un cheval fortement contrarié
d’avoir
inopinément déferré.
Ciel, quel
grand malheur !
L’ongulé à
sabot unique* se montrait chagrin.
Un fer en
moins, dans son métier, tu n’es plus bon à rien,
juste à pointer
chez les chômeurs du coin.
Redoutant la
réforme, d’avoir à dire adieu aux picotins et labours,
il
priait : « Quelle
âme pieuse m’apportera un providentiel concours ? -
Rien à attendre
de Léo Ferré, de ce monde n’étant plus,
tout comme
Gaston Deferre, l’un et l’autre, du domaine terrestre exclus.
- Ciel, je t’en
supplie, vole à mon secours.
N’y aurait-il
vraiment aucun recours ? »
Qui lui
répondit :
« Rends-toi
clopin-clopant à Clermont Ferrand,
Ou à Vichy,
pour tenter de rencontrer le Maréchal ? »
Trop loin, pour
le premier,
trop tard, pour
le second. Inutile de l’envisager.
Malheur, grand
malheur
pour la brave
bête de labour et de labeur.
Découvrant par
hasard l’égaré fer, un promeneur s’écria :
« Il se
dit que cela porte bonheur !
Merci,
Seigneur. »
s’en empara, l’empocha, puis tranquillement
s’éloigna.
Le malheur des
uns fait le bonheur des autres, énonce-t-on doctement.
Il suffit aux
autres d’être providentiellement au bon endroit au bon moment.
Quant aux uns,
qu’ils consentent à se résigner dignement
en attendant un
plus favorable événement,
tout en
conservant un fair play séant.
Patience et
longueur de temps...
* C’est du cheval qu’il s’agit.
*** fin ***
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