2019-03-09

T827 - Une affaire de fer pas très claire ?



Il était une fois un cheval fortement contrarié
d’avoir inopinément déferré.



Ciel, quel grand malheur ! 

L’ongulé à sabot unique* se montrait chagrin.
Un fer en moins, dans son métier, tu n’es plus bon à rien,
juste à pointer chez les chômeurs du coin.

Redoutant la réforme, d’avoir à dire adieu aux picotins et labours,
il priait : « Quelle âme pieuse m’apportera un providentiel concours ? -
Rien à attendre de Léo Ferré, de ce monde n’étant plus,
tout comme Gaston Deferre, l’un et l’autre, du domaine terrestre exclus.
- Ciel, je t’en supplie, vole à mon secours.
N’y aurait-il vraiment aucun recours ? »

Qui lui répondit :
« Rends-toi clopin-clopant à Clermont Ferrand,
Ou à Vichy, pour tenter de rencontrer le Maréchal ? »

Trop loin, pour le premier,
trop tard, pour le second. Inutile de l’envisager.
Malheur, grand malheur
pour la brave bête de labour et de labeur.

Découvrant par hasard l’égaré fer, un promeneur s’écria :
« Il se dit que cela porte bonheur ! 
Merci, Seigneur. »
 s’en empara, l’empocha, puis tranquillement s’éloigna.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres, énonce-t-on doctement.

Il suffit aux autres d’être providentiellement au bon endroit au bon moment.
Quant aux uns, qu’ils consentent à se résigner dignement
en attendant un plus favorable événement,
tout en conservant un fair play séant.
Patience et longueur de temps...

* C’est du cheval qu’il s’agit.

*** fin ***

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire