Cette histoire m’a été narrée, un soir de veillée,
devant la cheminée, par un vieux dindon y réchauffant ses membres gourds.
Glou glou glou.
Il m’a raconté que…
Dans la basse-cour, à glotte déployée, on allait
gloussant et ricanant :
le paon était à son grand désagrément la risée de la
pépiante gent picorant,
alors qu’il prétendait faire sur la basse-cour la
pluie et le beau temps !
Les volatiles railleurs du poulailler entre eux de
cancaner et caqueter :
« Ah !
pour parader, tu n’es pas le dernier, serais plutôt le premier.
De tes plumes
en éventail, devant nous tu fais large étalage
pour séduire
les poulettes qui de copuler te paraissent en convenable âge.
Paon
arrogant, tu n’es pas notre parent, au nom du sang, tu feras tintin.
Notre coq,
maître des lieux veille au grain, il saura modérer ton entrain. »
Cocorico
cocorico.
Pauvre dépité paon. Son vert est plein mais sa tête
vide.
En vérité, le brailleur n’a pas grand chose dans le
ciboulot,
un genre de trou dans la caboche tout en haut
complété par un autre intime et disgracieux au bas du
dos.
Léon léon
léon.
« Quand
tu fais le beau, tout de go, derrière apparait ton trou.
Le genre de
m’as-tu vu qui au petit peuple montre son royal cul,
Plutôt un
pitre qu’une affriolante réplique de Brad Pitt, rien de plus. »
Cot cot cot.
Qu’on se le dise :
Ce qui est vrai pour le paon l’est tout autant pour la
majorité des créatures,
la belle allure ne suffit pas pour conclure.
Donc
Paon remonta son
pantalon
et tourna les talons.
Pan dans les
dents !
*** fin ***
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