Voilà qui peut
surprendre.
Deux pierres de proche
voisinage s’aimaient d’amour tendre,
Mais hélas ! ne
savaient pour se rapprocher comment s’y prendre.
Ne voyez rien
d’étrange dans le comportement de ces minéraux,
Comme vous et moi, eux
aussi réagissent à une légitime libido.
Ils étaient ainsi,
logés près l’un de l’autre, à courte distance,
Mais cloués au sol, à
contre-cœur, en stricte abstinence.
À ne pas même espérer
le concours d’un secourable souffle de vent
Qui favoriserait la
satisfaction d’élans inassouvis de ces amants.
Paraphrasant un
célèbre prophète :
« Ce n’est pas sur cette pierre
Que je bâtirai mes dix fils... »
Se lamentait la
frustrée pauvrette Pierrette.
Une bienveillante fée dû entendre ses lamentations et
gémissements,
Car passant à propos en ces lieux, l’abbé Mourette en
goguette
Montrant ses muscles pour tenter d’impressionner une nonnette
Se saisit promptement des cailloux et d’un tir bien
ajusté,
les envoya faire trempette dans la rivière coulant à
proximité.
Pierre et Pierrette se retrouvèrent ainsi dans le même
lit
Et devinrent, le ciel en soit béni, enfin femme et
mari.
Depuis ce jour, après avoir touché le fond, le couple
nage dans le bonheur.
Lapidaire happy hand.
Moralité
Comme en bien des
domaines
Pour conclure en amour
Il ne faut pas hésiter
à se jeter à l’eau.
***
fin ***
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