Il
était une fois de jeunes champignons agglutinés à un tronc
Heureux
ô combien de leur confort et de leur sort
-
vous savez comme sont les ados -
Jusqu’à
ce qu’on leur demande un modeste effort.
« Tout là-haut, tout en
haut, jamais nous ne parviendrons
- geignaient piteusement les oisifs champignons
Peu enclins à se bouger, par avance épuisés -
Nous sommes trop nombreux,
étroitement serrés.
Si nous devons bouger, on se
marchera sur les pieds, se chevaucher,
se bousculer, s’empêtrer,
les uns les autres inévitablement se gêner,
le genre jour de soldes dans
les magasins parisiens, la ruée.
- Crénom ! Cessez sur le champ vos jérémiades et de
pleurnicher !
gronda sévèrement le Grand
Ancien, de la troupe chef autoproclamé.
Il s’agit avant tout pour
votre fragile espèce d’une question de sécurité.
Vous devez coûte que coûte
pour y parvenir vous remuer et monter.
Ordre et discipline, plus
volonté, doivent être nos maîtres-mots.
Ajoutez-y confiance,
persévérance, régularité et courage.
Le succès est à ce prix et
vous serez les nouveaux Hillary.
Serrez les dents et les
rangs, allez de l’avant, au diable les sanglots.
Au démarrage, un p’tit coup
de rein
Puis écrasez le champignon
après avoir desserré le frein.
Allez hop hop hop. Go go go ! »
Las, un passant rôdant aux
alentours entendit l’impératif avis
et à son compte le prit.
D’une criminelle semelle il
réduisit la pacifique colonie en bouillie.
Vigilance
et méfiance !
A
vous champignons qui pointez à la longue liste des oreilles,
de
cochon, de lièvre, de Judas,
d’ânes,
d’ours et de chat,
Craignez
les oreilles indiscrètes des bons apôtres
et
surtout gardez vous de dormir sur les vôtres.
*** fin ***
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