2017-11-27

T774 - Bien fol est qui s’y fie !





Gardez-vous de succomber aux propos des beaux parleurs
Ce sont trop souvent des oiseaux de malheur.
Un de la gent à ouïes à ses dépends l’apprit.
Lisez ce qui suit et ce qui s’ensuivit.

Tout autant incongru que celui des canards et de la tortue de la fable
étonnant attelage,
surprenant compagnonnage,
que celui du héron et du poisson.

Fréquentant les mêmes rivages, ils firent connaissance au lac des Settons
et après quelques palabres, décidèrent de partir en excursion.

« Toi qui ne connais que les ténébreux fonds,
je te propose de découvrir de lumineux horizons
Morvan et Bourgogne de haut nous survolerons.
Prenons dès à présent la voie des airs et de concert, voyageons ! 
Je serai la montgolfière, c’est un genre de gros ballon
et te ferai jouer les Gambetta à ma façon. »
déclara l’échassier que le Diable, tous nous le savons, créa glouton.


L’hôte des eaux fort tenté par l’expédition mordit sottement à l’hameçon.

Mal lui en prit. A peine tiré de l’eau, le héron cédant à ses vieux démons
sans respect pour ses préalables déclarations de bonnes intentions
dirigea illico dans son estomac le candide cousin des gardons et goujons.

« Hop ! Je t’avale, crédule couillon, tu ne verras pas même Avalon. »

Au grand jamais nos ennemis, amis ne sont et ne seront.
Voilà qui vaut avis et pas seulement à l’attention des poissons.

*** fin ***

Florian en son temps l’énonça dans une de ses fables :
« Ce qui prouve deux points : d’abord qu’il est utile
Dans la douce amitié de placer son bonheur,
Puis, qu’avec de l’esprit, il est souvent facile
Au piège qu’il nous tend de surprendre un trompeur. »
(L’écureuil, le chien et le renard)
Que la carpe ne l’eut lu !

*** 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire