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Le grand cafouillage.
Tout un chacun,
vous, eux et moi,
n’avons oublié
l’histoire et la morale de la fable du Renard et du Corbeau :
« Maître
corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son
bec un fromage.
Maître renard
par l’odeur alléché… »
Etc.
Etc.
Nous nous
souvenons aussi de la déconvenue qui s’ensuivit pour ce corvidé,
cependant pas
né de la dernière pluie, malin patenté,
trop vaniteux
pour n’avoir su résister à la voix des sirènes !
De s’être retouvré marron, privé
de son reblochon,
l’oiseau avait tiré sage
conclusion de l’amère leçon
et s’était juré de ne plus jamais
mordre à l’hameçon.
Lorsque maître renard certain
jour son museau repointa,
tout à fait résolu à rejouer au
dupé le même air,
il trouva un corbeau qui se
tenait résolument sur ses gardes.
Pas question pour lui d’entrouvrir
le bec devant l’intriguant.
Constatant cette résistance,
renard perdit de son assurance.
Et lamentablement s’emmêla dans
ses choix :
Renard se mélangea les pinceaux :
Si votre
fromage ressemble à votre plumage…
Non…
Si votre
fromage ressemble à votre ramage…
Heu !
Si votre
fromage ressemble à votre fromage…
Le grand cafouillage entre
fromage, plumage, ravage.
Le rusé ne savait manifestement
plus où il en était.
Estomac vide, piteusement il
battit en retraite.
Maître corbeau n’avait pas lâché
le morceau.
Sur sa branche, il en rigole
encore.
A lui, sans partage, le morceau
de roquefort.
Le renard,
honteux et confus,
jura, mais un
peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
L’échec
engendrant la sagesse,
il décida sans
plus attendre de réviser ses fables.
Une résolution
raisonnable
pour qui n’a
qu’une idée en tête : passer à table.
*** fin ***
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