Un crabe laid et balourd, des contes point prince charmant,
Chantait douloureusement son manque d’amour dans les cours :
« Je cherche ma Titine, ma belle langoustine,
Elle a mis les bouts, la gourgandine ! »
La frivole crevette prit délibérément la poudre d’escampette
Lorsqu’il tenta de lui conter fleurette.
Mademoiselle oursin – qui ne manquait pas ni de chien ni de piquants –
Le repoussa sans ménagement.
Madame la Moule sous sa burka fut inabordable
Dans l’incapacité de se laisser tenter par le diable.
La fille Morue qui peut-être aurait voulu,
après une vie dissolue, avait rejoint les ligues de vertu
Et gentille Étrille n’était au fond qu’une bien vilaine fille
Condamné à rester célibataire,
Puisqu’à aucun, aucune, il n’eut l’heur de plaire
Dignement il se retira en son repaire,
Un trou dans un rocher sous la mer.
Il s‘y sentait aussi bien qu’un veau sous la mère.
Plutôt que de choisir du moine la vie toute de rigueur
Le crabe décida d’être dormeur.
Il y trouva compte et bonheur
… tout comme l’appétit
- celui qui vient en dormant, évidemment.
et bien dis moi, voilà des vers marins qui font le tour des mollusques, dont la paresse ne semble pas être vertu, sauf pour le dormeur, mais dorénavant on sait pourquoi !
RépondreSupprimerbien à toi
J'ai cru jusqu'au dernier moment qu'une petite crabette allait en pincer pour lui, mais hélas, il n'en fut pas ainsi. Il aurait pu se faire Joyeux, Prof ou Grincheux ... Il a préféré Dormeur, après tout,c'est son choix !
RépondreSupprimerAmitiés
Tu parles, ils se sont tous fait bouffer !
RépondreSupprimerLe crabe me fascine. Il est gauche, laid.
RépondreSupprimerA notre image ( enfin, moi, je suis de gauche mais vraiment beau - enfin, j'ai été. Elles me l'ont dit et je les ai crues, et je les ai eues toutes crues). Mais je n'en dirai pas plus, turlututu, crabe aux pattes velues.
Tu m'étonnes que c'est bon le crabe. Toi en tant que bon breton et moi en tant que bonne normande, les crustacés, on s'y connaît !
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